Step off the tracks, create your path

Reflections

PatriciaBy Patricia7 December 202110 Minutes

J’ai dernièrement retrouvé un livre que j’avais acheté il y a une dizaine d’année qui s’intitule « The Cultural Creatives : How 50 million people are changing the world. » En l’ouvrant au hasard et je suis tombée sur un graphique qui montre trois voies : celles de trois sous-cultures qui appréhendent la vie de manière divergente.

  • La première sous-culture est orientée passé. Elle suit un chemin traditionnaliste, elle rejette le système et réagit contre une vision moderne du monde.
  • La deuxième sous-culture, et aussi celle qui englobe la plus large population, est celle du chemin de la modernité. Cette population accepte le système et fait du mieux qu’elle peut pour s’en sortir, pour réussir.
  • La troisième sous-culture est celle des « créatifs culturels » aussi traduit par « créateurs de culture » (lire la description sur la page wikipedia – elle est intéressante). Cette sous-culture est orientée futur, elle va au-delà du système actuel et se détache de la vision moderne et matérialiste du monde. Son chemin vient de l’intérieur.

Depuis quelques années, on observe de plus en plus de personnes qui, petit à petit, sortent des rangs, et cherchent à s’éloigner de la vision matérialiste du monde. Parfois cela arrive après des réflexions personnelles, et bien souvent, après un événement de vie fort : un burn-out, un bore-out, une maladie, un accident, un deuil, une rupture. Une grande transformation intérieure s’opère et puis après, il y a cette période chaotique où les vieilles façons de faire ne font plus sens. On sait qu’on ne veut pas, qu’on ne peut pas, retourner en arrière, à notre ancien job ou ancien métier. Mais on ne sait pas quoi faire, ni comment avancer différemment dans un système qui est basé sur la conformité.

C’est la période de la grande question « Et maintenant quoi ??? ».

Une période effrayante, qui peut paraître interminable, incertaine et complètement déstabilisante. Et pourtant, elle est fascinante (ou elle peut l’être en tous les cas) parce que c’est la période de création d’un nouveau monde – de son nouveau monde. C’est une période où on prend tous nos ingrédients personnels, toutes nos expériences passées, nos valeurs, nos aspirations et nous modelons notre nouvelle réalité.

Ce qui est compliqué, c’est qu’il n’y a pas de mode d’emploi qui fonctionne et que le timing de création n’est pas forcément celui de l’ORP, de l’assurance maladie ou de nos réserves personnelles. Faire un CV, chercher des annonces, peaufiner son profil Linkedin ne portent pas forcément leurs fruits. Retrouver sa place peut sembler compliqué.

C’est parce que cette approche ne colle plus avec la nouvelle réalité. Elle est plus intuitive, ancrée dans le relationnel et l’esprit d’entreprise. Elle demande de la flexibilité comportementale (d’où l’importance de bien se connaître), de lâcher encore et encore des croyances, d’avoir un bon système de soutien (et ce n’est peut-être pas le même que celui « d’avant ») et une certaine endurance et créativité parce que le chemin n’est pas tout tracé.

On est plutôt dans du tout terrain que sur une route bien goudronnée.

Pour celles et ceux qui sont déjà passé·es par là, vous savez que tout cela est un processus. Le chemin se dévoile au fur et à mesure de nos avancées. Vous savez aussi qu’une fois sur votre chemin, il n’est pas linéaire. On se remet régulièrement en question.

Je suis passée par là en 2008…

Je vous ai déjà parlé de mon année 2008 ? J’habitais à Boston, j’avais mon job de rêve – directrice de la communication dans une start-up qui produisait une nouvelle marque de chaussures de sport, j’avais une Mini Cooper décapotable avec les sièges chauffants. J’avais aussi une maladie tenace et douloureuse, une relation qui me faisait plus souffrir que m’épanouir et j’étais profondément fatiguée. Je voulais quitter mon job, mais pas rentrer en Suisse. Il y avait la crise financière et les entreprises américaines n’embauchaient pas. La start-up dans laquelle je travaillais manquait de fonds.

Le moment qui a fait tout basculer a été le suivant. J’étais au volant de ma Mini quand mon Blackberry a sonné. C’était ma gynécologue qui m’annonçait que le résultat de mon ultrason n’était pas bon. Il y avait un gros kyste et elle pensait que c’était peut-être un cancer des ovaires. Boom, comme ça, au téléphone. Tout est allé au ralenti après ça. Je me suis arrêtée sur le bord de la route. J’ai posé le téléphone et j’ai dit « Stop. Ça suffit. » Et j’ai eu cette pensée qui m’a traversée : « Si ton corps est capable de créer une maladie auto-immune, il est aussi capable d’en guérir. »

Alors, je suis partie en quête.

J’avais déjà négocié avec mon employeur mon retour en Suisse et un congé de 2 mois alors j’en ai profité pour prendre soin de moi. En fait, j’ai décidé d’apprendre à prendre soin de moi. Je ne crois pas que c’était quelque chose que je savais vraiment faire (et je suis toujours en train d’apprendre…).

Je suis partie faire une retraite spirituelle à Sedona dans l’Arizona pendant une semaine. J’ai médité sur les vortex dans les montagnes rouges typiques de cette région. J’ai fait divers soins avec des shamans, guérisseuses, masseuses et autres thérapies naturelles et ésotériques. J’ai fait une séance de respiration holotropique* et j’ai senti que j’ai guéri. Chose qui a été confirmée par mon (nouveau) gynécologue à mon retour à Boston. Ensuite, j’ai lu des piles de livres, manger pleins de trucs sains et j’ai suivi des cours de yoga. Je me suis retapée.

Il y a cette phrase de Joseph Campbell qui dit : « Vous entrez dans la forêt là où elle est la plus sombre, là où il n’y a pas de chemin. Là où il y a un chemin ou un sentier, c’est celui d’une autre personne. Vous n’êtes pas sur votre chemin. Si vous suivez le chemin de quelqu’un d’autre, vous n’allez pas réaliser votre potentiel. »

Après cette expérience forte, j’ai été licenciée. Je suis rentrée en Suisse sans job, mais j’étais transformée et je savais que je ne pouvais simplement pas retourner dans la communication, pas « simplement » retourner dans le monde du travail.

Alors a commencé un long chemin vers la prochaine étape de vie.

Fast forward à aujourd’hui : je suis coach, fondatrice d’une agence de communication, compagne et maman. Je repense souvent à 2008 et à ma vie à Boston. Il y avait beaucoup d’ingrédients positifs, mais le cœur n’y était pas – pas parce que je n’aimais pas ce que je faisais, au contraire. Mais parce que je n’étais pas réellement connectée à mon cœur. J’étais à la fin d’un cycle. Il était temps de prendre mon baluchon et de partir ne quête.

Alors, si vous êtes à l’orée de la forêt, prenez une grande inspiration et lancez-vous. L’aventure commence même s’il fait sombre. Si vous êtes sur une route goudronnée, attention ! Et si vous cherchez où poser votre prochain pas, confiance. Votre chemin vient de l’intérieur. Et souvenez-vous: vous n’êtes pas seul·es! Nous sommes plus de 50 million à choisir créer nos chemins.

Bonne route !

Patricia

*Après mon expérience mystique à Sedona, je me suis formée pour devenir praticienne en respiration holotropique, une technique issue de la psychologie transpersonnelle et des enseignements de Jacquelyn Small et Stan Grof. Dès que la situation sanitaire le permettra, je redonnerai des ateliers en groupe.
D’ici là, rejoignez mon cours en-ligne. Il vous apportera un regard neuf – un filtre – avec lequel voir ou créer des nouvelles opportunités pour mener une vie riche et inspirante.

Découvrir le cours

Désapprendre pour mieux comprendre.

Reflections

PatriciaBy Patricia16 June 202011 Minutes

A la manifestation du 14 juin, j’étais avec mon masque, je portais dans mes bras mon fils métisse et je chantais des slogans féministes. Devant moi, il y avait une femme qui brandissait un panneau qui disait : « convergence des luttes ». Je me suis dit : « c’est exactement ça. »

L’ère incroyablement mouvementée que nous vivons nous amène à cette conclusion : le climat,  le racisme, la communauté LGBTQ, les réfugiés, les femmes, etc. Toutes ces luttes mènent à la même source : la révérence pour le vivant (ou plutôt le manque de révérence pour le vivant).

La révérence, c’est le respect profond.

Si nous avions de la révérence pour le vivant nous prendrions soin de la nature, des animaux et de tous les êtres humains – peu importe leur couleur, nationalité, religion, sexualité, genre. Pour ressentir la révérence, il faut être connecté.e à soi, à ses besoins, à ses aspirations, à ses émotions, à sa conscience, à son cœur.

Jusqu’il y a quelques semaines, je pensais que c’était ça la clé et peut-être même (naïvement) la réponse à tous les problèmes du monde. Une solution bien sûr, mais pas une petite solution vite mise en pratique et hop, tout va mieux. Pour se reconnecter à soi et puiser dans la révérence, il y a tout un travail d’introspection, de guérison de nos blessures et d’évolution personnelle à entreprendre. Et ça, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Je dirais même que c’est la mission d’une vie.

Mais il y a quelques semaines, après avoir regardé les 8 minutes et 46 secondes qu’a duré l’assassinat de George Floyd et de m’être informée – de m’être forcée à affronter des vérités qui sont intolérables, qui empêchent de dormir, qui donnent envie de fuir son corps – j’ai réalisé que la connexion à soi et la révérence étaient primordiales, mais ne suffisaient pas. Surtout au vu de tout ce qui se passe actuellement.

La révérence pour le vivant ne suffit pas…

La révérence ne suffit pas parce qu’il y a une passivité dans la révérence, il y a une suffisance. C’est comme si je me mets en état de respect profond et, du coup, j’ai fait mon taf. Les autres n’ont qu’à en faire de même et finalement se débrouiller tout seuls. Cela reflète le privilège d’être blanche, de vivre en Suisse dans un pays qui ne fait pas trop de tords donc qui ne requiert pas mon implication.

J’ai réalisé que la neutralité était un privilège qu’on se permet d’avoir pour ne pas causer de vagues, pour ne pas s’impliquer, pour rester dans notre bulle.

Quand j’ai regardé la vidéo de George Floyd et que je l’ai entendu appeler sa mère dans son agonie, j’ai bien sûr pensé à mon fils. Ma première réaction a été de me dire « heureusement qu’on est en Suisse et que ce n’est pas comme ça ici. » Et comme si mon conjoint avait lu mes pensées, il a dit : « Le racisme est tout aussi présent ici. Il est juste différent. Il se manifeste différemment en fonction de la culture. »

Et c’est vrai. Aux États-Unis, où la violence est omniprésente, où tout va plus vite, plus fort et tout est plus grand, le racisme est violent, omniprésent, fort. En Suisse, il est sournois, insidieux. Mais il est là, ne nous voilons pas la face. Alors que cela fait des années que je ne me suis pas fait arrêter par la police en voiture, mon conjoint s’est fait arrêter pour des contrôles d’identité des dizaines de fois. Ne nous voilons pas la face. Mon amie, qui est super qualifiée, a finalement pris un job au-dessous de ses compétences parce qu’aux entretiens d’embauche, elle ne passait jamais. Elle a finalement eu un job et après analyse, elle a réalisé qu’une des personnes qui l’avait embauchée était la maman d’un enfant métisse. On engage qui on connaît. On engage qui nous ressemble.

Après ces quelques jours d’incubation de toutes les nouvelles et de toutes les informations que je suis allée regarder, lire et discuter avec des personnes concernées, je suis toujours en phase d’intégration. Je dois d’abord désapprendre. J’ai tellement d’idées préconçues, de biais inconscients et finalement de préjugés. Merde alors. Moi qui me pensais au-dessus de tout ça, avec un mari noir et un enfant métisse.

Alors voilà ma conclusion avec encore finalement peu de recul sur 2 mois de semi-confinement et 2 semaines de rébellion aux États-Unis et à travers le monde : la révérence ne suffit pas quand des gens sont assassinés, quand des gens sont systématiquement rabaissés et maintenus dans la pauvreté, quand des millions de personnes doivent fuir leur pays, quand la planète est à risque. (Et j’en passe…)

Il faut agir et il faut désapprendre

Il faut agir en s’informant un maximum sur les causes actuelles et il faut désapprendre. Lorsqu’on prend conscience de certaines problématiques, on prend aussi conscience de notre relation à ces problématiques et on peut commencer à changer nos comportements.

Sans information – sans la curiosité d’aller à la rencontrer de ces informations – on prend le risque de s’asseoir sur nos privilèges de blancs vivant dans un pays en paix, neutre et riche. De penser que notre paix, notre neutralité et notre succès sont uniquement le fruit de nos efforts, de notre bonne éducation et de notre bonne nature.

Et peut-être qu’avec la curiosité et l’ouverture nécessaires pour nous remettre en question et désapprendre ce que nous pensions vrai et juste, nous pourrons aller à la rencontre de l’autre et poser des actes plus justes. Ouvrir plus d’emplois à des personnes d’autres horizons. Partager les places autour des tables où les décisions sont prises – pas à une personne mais à plusieurs personnes ne répondant pas au profil habituel. Prendre des décisions avec le cœur en plus de la tête pour s’assurer que le profit ne vient pas au détriment des pays du Sud, de l’environnement, des femmes, des personnes de couleur, des gays, des générations futures, etc.

Et maintenant c’est le bon moment pour partir en quête d’information et de notre désapprentissage personnel.

Le mouvement est lancé ou plutôt les mouvements sont lancés.

Si nous nous y mettons toutes et tous, nous développerons une masse critique qui fera bouger les choses. Savez-vous que selon les études rassemblées par Malcom Gladwell dans son livre le Tipping Point, la masse critique qu’il faut pour faire pencher la balance se situe autour des 20% ? Alors go. On va faire le poids.

 

Look for ways that you are racist, rather than ways to prove you’re not. There are two key ideas here. First, you can’t change behaviors you’re not aware of, and if you’re constantly trying to assure yourself you’re not racist, you’re going to miss the ways you are. Second, once you’ve accepted that you are, in fact, racist some of the time, it’s a lot easier to drop the barrier of good intentions, let go of the defensiveness and take responsibility for your actions.
–       Rachel E. Cargle

 

Quelques pistes pour commencer à désapprendre :

  • Si vous êtes sur Instagram, suivez #sharethemicnow – 50 personnalités blanches ont cédé leur compte Instagram à 50 personnalités noires pour qu’elles puissent parler de leur message à une audience plus large. Le résultat est phénoménal. La richesse des témoignages est poignante.
  • Téléchargez le white paper de Rachel E. Cargle (en anglais) intitulé « Dear White Women ». Il pique un peu, mais l’inconfort fait partie du processus de désapprentissage.
  • Parlez ou plutôt poser des questions et écoutez les réponses des personnes concernées par le racisme.
  • Suivez Trevor Noah sur Facebook. A travers l’humour, il explique très bien ce qui se passe dans l’actualité.
  • Et s’il vous plait, si vous le faites, arrêtez immédiatement de parler des têtes de chocos de la Migros.
  • Regardez cette petite vidéo (en anglais) qui explique de manière ironiquement ludique et claire le racisme systémique.
  • Lisez des articles sur le privilège blanc, sur comment devenir un.e anti-raciste, sur le mouvement Black Lives Matter.
  • Informez-vous sur les biais inconscients ou implicites (unconscious bias ou implicit bias en anglais) pour comprendre qu’on a plein d’angles morts et qu’ils viennent ternir nos bonnes intentions.
  • Partagez dans les commentaires ci-dessous des ressources qui vous ont été utiles !


Patricia Schwarz Coaching cabane au milieu de la nature en Italie

Acceptation de ce qui est. Un processus.

Patricia Schwarz Coaching cabane au milieu de la nature en Italie

Reflections

PatriciaBy Patricia21 March 20207 Minutes

Si je devais être confinée quelque part, ça serait dans cette cabane. Perchée sur l’eau, au milieu de la nature, de la solidité de cette montagne de granite, de ces sapins, avec juste une barque pour faire un tour, un petit feu de cheminée, un thé, une pile de bouquin et mon ordi. Et peut-être un take-away pas trop loin qui livrerait des plats sains et délicieux. Un temps “off” où je pourrais lire et écrire. Ça, ça serait le top de la quarantaine.

Mais vraiment???

Une cabane, seule, au milieu des montagnes?

La bonne nouvelle, c’est que ma capacité à me projeter, à créer des mondes imaginaires fonctionne bien.

La mauvaise nouvelle est que je suis confinée seule avec mon fils de 3 ans pour les prochaines semaines et que je n’ai pas une minute à moi à part quand il dort. (Je tiens à ce propos à remercier le dieu du sommeil pour le fait que mon fils dort bien et fait encore la sieste.) Lire une pile de bouquin, écrire des kilomètres de textes et de programmes de coaching, ça sera pour après, quand on sera de l’autre côté de cet pandémie.

Aujourd’hui la pandémie vient me “chercher” dans mon amour de la liberté!

J’ai créé un style de vie basé autour de cette valeur qui m’est chère. Indépendante, pas de lieu fixe de travail à part mon bureau à la maison comme base, plusieurs activités et collaborations, un compagnon de vie qui est un entrepreneur-né, vagabond et qui a un commerce en France voisine. (Et donc qui est actuellement confiné en France pour faire tourner son business du mieux qu’il peut malgré la situation désastreuse.)

Ma liberté est compromise!

Après m’être débattue, avoir cherché des solutions dans tous les sens, je lâche prise. Petit à petit. C’est un processus. Il y a encore des résidus, des petites choses auxquelles je m’accroche fermement, mais je sens que je lâche. Bon voilà, je le dis: je ne vais pas pouvoir faire mes séances de coaching par Skype et Zoom comme tout le monde. Je vais devoir m’incliner devant le fait que ça ne va pas être possible.

Je vais faire de la pâte à modeler, jouer à la dinette et aux camions, faire des micro-balades au bord du lac (je remercie Dame Nature de m’offrir un lieu de vie si magnifique qui me met en émoi chaque jour) et des tours en trottinette (quelle bonne idée j’ai eue de m’en acheter une cet hiver).

Mes chères clientes, mes chers clients, je ne vais pas pouvoir maintenir nos séances de coaching – même par Skype – durant cette quarantaine. Je reste cependant à disposition pour vous soutenir, écouter vos progrès et/ou vos difficultés, échanger par e-mail ou message vocal. Je vous répondrais durant les siestes de mon fils. Attendez-vous donc à un décalage horaire.

Je me réjouis de vous retrouver “on the other side” parce que je sais que cette période va nous amener à changer, à affronter nos zones d’ombre et nos peurs et qu’une fois traversée, nous aurons inévitablement changé.

J’espère qu’elle nous permettra de nous focaliser sur l’essentiel, de faire évoluer ce qui demande à évoluer, de lâcher ce qui n’est plus utile et nécessaire et de prendre en considération le futur de la planète et de l’humanité dans nos décisions et nos actions.

L’acceptation de ce qui est – surtout dans des périodes de grands chamboulements – est un processus.

L’acceptation se fait par petites étapes et idéalement avec bienveillance envers soi-même et les autres. Gardons à l’esprit que chacune et chacun a son rythme et que l’acceptation va se faire en fonction. Pour moi, accepter que je ne peux pas travailler durant cette période – en tout cas pas comme je l’aimerais – est un processus et me demande de faire face à ma peur de manquer.

Et en même temps, il y a cette immense gratitude.

Gratitude pour mon compagnon qui garde son business ouvert malgré la baisse drastique d’activité et malgré le fait qu’il ne peut pas être avec nous durant cette quarantaine; mon fils qui me demande beaucoup d’attention et d’énergie mais qui me remplit d’amour et de joie; mes voisins qui applaudissent avec nous tous les soirs à 21 heures depuis leur balcon et me donnent un moment d’interaction sociale joyeuse; mon petit village qui se trouve dans une des plus belles vues du monde; le personnel soignant, les employés des commerces toujours ouverts et tous ceux qui oeuvrent pour qu’on puisse continuer à vivre dans des conditions à peu près normales; mes ami.e.s et collègues qui restent en contact; les blagues qui circulent et me font hurler de rire; et Alain Berset qui est devenu mon nouveau modèle de leadership.

Comme dirait le coach américain Tony Robbins, “trade expectation for appreciation” – qui se traduit plus ou moins comme au lieu d’être dans l’expectative, soyez dans l’appréciation. Apprécions donc ce qui est.

Il y a aussi de la liberté dans l’acceptation.

Prenez soin de vous et des gens autour de vous.